Les moxas, une des techniques de la « Méthode des aiguilles et moxas», est plus proche de « l’igniponcture » (ignis: feu, ponctura: piqûre) que de l’acuponcture. Mais la sensation éprouvée est si souvent assimilée à la piqûre que l’expression n’est pas entièrement fausse. (Le mot vient du japonais mogusa, dont la prononciation japonaise à la chinoise est kyu. Le son chinois étant tsiou).
Les moxas sont moins puissants que les aiguilles. Ils sont cependant plus efficaces, à condition de les répéter, d’abord pour les personnes affaiblies : convalescents épuisés, personnes âgées, enfants. Ils sont également plus efficaces dans les maladies par l’humidité ou le vide : rhumatisme, anémie, etc. Au Japon, où le climat est très humide, on les préfère dans beaucoup de cas.
Ils sont néfastes dans les situations d’inflammation, de congestion, de chaleur, etc.
Les moxas sont fabriqués avec de la poudre d’armoise (Artemisia sinensis ou urens, une variété d’absinthe) ou à partir d’agglomérés genre amadou, faits avec des feuilles et fibrilles de cette même plante.
En Chine, la poudre est mise dans un petit cône dans le trou d’une pièce de monnaie (qui protège le tour du point) et enflammée à l’aide d’une loupe ou d’une allumette. La poudre flambe d’un jet comme le lycopode.
Au japon, on s’est servi longtemps de bâtonnets d’amadou d’armoise appliqués par-dessus une ou plusieurs épaisseurs de papier fin pour atteindre 60°. Plus récemment, on a inventé un appareil pour projeter les ions d’armoise en chauffant sans risque de brûler.
L’armoise constitue donc un élément qui s’ajoute à la chaleur. Chinois et Japonais y attachent une grande importance.
Les expériences faites à Paris montrent que la chaleur, à elle seule, est déjà effective. La difficulté de se procurer de l’armoise a conduit à employer une pièce de métal (étui à thermomètre : vide) trempée dans l’eau qui vient de bouillir. Un attouchement rapide, répété trois à cinq fois de suite, donne l’effet cherché (la pièce étant réchauffée à chaque fois dans l’eau et séchée sur de l’ouate pour obtenir de la chaleur sèche).
On recommande de brûler d’abord en haut, puis en bas ; d’abord le yang, puis le Yin.
« Precis de la vraie acupuncture chinoise » George Soulié de Morant Mercure de France Paris 1964.